Étant en partie spécialisée dans la prise en charge des patientes atteintes du cancer du sein, c’est un sujet qui me tient à cœur. J’aimerais proposer aux patientes qui sortent de leur traitement et qui doivent « reprendre leur vie » de les accompagner dans leur nouvelle vie. Il y a « un avant » mais surtout un « après cancer » et c’est à ce moment-là que l’on a parfois besoin de faire le point.
Ces femmes qui se battent contre une maladie à l’issue incertaine avec autant de courage, de pugnacité, en menant de front leur vie professionnelle et familiale, les traitements, les douleurs, les changements physiques, … et qui ne se plaignent jamais. Ce sont de vraies guerrières ! Mais derrière cette détermination, il ne faut pas oublier qu’elles sont humaines et ont besoin de trouver parfois une oreille attentive et pourquoi pas celle d’un cheval. Grâce à leur sensibilité les chevaux font ressortir des émotions enfouies, leur douceur nous réconforte, leur puissance nous donne la force et l’énergie d’avancer, leur sagesse nous fait prendre les décisions que l’on souhaite, nous pousse à faire des choix. Il ne faut pas forcément être cavalière pour pouvoir en bénéficier. Ce moment se passe à pied, au contact du cheval, tout s’arrête pour vivre uniquement le moment présent. C’est à ce moment-là que nous les laissons entrer dans notre jardin secret et qu’ils nous montrent la voie de la guérison intérieur. N’oublions pas que les chevaux sont le miroir de nos émotions.
Après la prise en charge et le combat, que se passe-t-il ? Ce n’est pas une période à négliger.
Pour Lili Sohn, célèbre auteure de bande dessinée française, l’après cancer « c ‘est peut-être la partie la plus difficile, on est censé être guéri et c’est là que toutes les émotions reviennent, de tout ce qu’on a vécu ». (La Maison des Maternelles, émission du 05/10/2016).
Lili Sohn raconte dans ses livres l’histoire de Gunther (son cancer) qu’elle a vaincu et nous fait partager son expérience, ses conseils et surtout sa victoire. Elle le fait avec beaucoup d’humour et donne de la légèreté à ce sujet si grave.
La médiation équine est aussi un moyen de se retrouver, d’être connecté à la nature et simplement à la vie. Suite à un article sur le magazine Rose-Up, j’ai découvert l’association HOPE créée par Annabel Brourhant et Nicolas Chopin, chirurgien oncologue au Centre Léon Bérard de Lyon. Avec l’aide d’un groupe de bénévoles motivés, cette association a pour objectif d’accompagner les femmes après un cancer afin de les aider à se reconstruire, à rebondir et partager autour d’une thématique cheval et peinture. Cette association se concentre sur l’après-cancer et propose des week-ends avec les chevaux. Il y a aussi de nombreux ateliers : art-thérapie, de yoga, EMDR (eye movement desensitization and reprocessing), danse, chant, écriture, des conseils en nutrition et de l’activité physique. Eh oui, ne l’oublions pas : l’activité physique est indispensable !
En espérant pouvoir, à mon tour, accompagner ces femmes dans la découverte du soi !
« La femme qui s’unit au cheval intérieur, qui respecte et écoute la sagesse de la proie, ne peut ni se maltraiter ni maltraiter les autres, et de même, il deviendra beaucoup plus difficile pour les autres de lui faire du mal » le Tao du Cheval, Linda Kohanov.