Les animaux sont au même titre que les humains des êtres sensibles et doués d’émotions. 

De nombreuses recherches ont été menées sur le sujet dont celles du neuroscientifique Jaak PANKSEPP. Il l’intitule la « neuroscience affective » qui représente la fondation des émotions humaines et animales. Il identifie 7 circuits neuronaux primaires : PEUR, PANIQUE, RAGE, DESIR, BIENVEILLANCE, JEU et EXPLORATION. Ce n’est qu’un exemple, il met en évidence que les circuits neuronaux empruntés lors de la détresse de la séparation sont les mêmes pour le porc et l’humain. 

Une autre scientifique, le Dr Temple GRANDIN est autiste et met à profit son « handicap » pour servir la cause animale. Les autistes arrivent à comprendre beaucoup plus facilement les animaux car ils font attention aux détails. Ainsi, elle a contribué à améliorer la condition des animaux dans les abattoirs aux Etats-Unis. Elle est à l’origine de grandes avancées scientifiques sur les animaux et a ajouté 4 émotions sociales primaires, dans son ouvrage Linterprète des animaux : l’attirance ou désir sexuel, la douleur de la séparation, l’ attachement social, jeu et bagarre. Pour elle, la différence avec les humains est que nous ressentons des émotions complexes qui s’élaborent à partir des primaires. Nous y mettons plus de réflexion et d’interprétation (ex : culpabilité et honte dont l’origine serait la douleur de la séparation). Elle précise aussi qu’au cours  de ses études, elle a disséqué un cerveau de porc et un cerveau d’humain et en conclut : « les deux cerveaux se ressemblent parfaitement. Seul le néocortex permet de les différencier ».

Par conséquent, nous sommes aujourd’hui certains que les animaux ont des émotions mais qu’ils ressentent aussi la douleur. 

Dans son livre, Plaidoyer pour les animaux, Mathieu RICARD définit un être sensible comme « un organisme vivant capable de faire la différence entre un bien-être et une douleur. (…) Il est capable de réagir en conséquence, cest à dire, d’éviter ou de s’éloigner de ce qui pourrait interrompre son existence ou de rechercher ce qui la favorise ».

Les animaux ressentent autant que nous les émotions et la souffrance. A ce propos, Mathieu RICARD ajoute : « Le point commun le plus frappant entre l’homme et l’animal est la capacité de ressentir la souffrance(…). En outre, il n’y a aucune justification morale au fait d’imposer sans nécessité la souffrance et la mort à qui que ce soit . Nous devons vivre en harmonie et respecter tous les êtres vivants.

Nous pouvons alors nous poser la question : sommes-nous éthiques ? 

En tant qu’humain, nous avons le pouvoir de changer notre vision du monde qui nous entoure. 

L’intelligence, c’est la faculté d’adaptation (André GIDE).

Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, l’empathie permet une meilleures élasticité cérébrale. En tant qu’humain, nous avons développé au cours de l’évolution notre capacité d’empathie tout d’abord « affective » qui nous permet de comprendre et presque ressentir les états émotionnels ou les sentiments des autres puis « cognitive » qui nous permet de nous représenter ce que pensent les autres.

Pour finir, selon Albert BANDURA, l’homme peut sélectionner ses normes morales en fonction de la situation à laquelle il a affaire (cruauté ou compassion). « A cette dissonance cognitive, s’ajoute une désensibilisation progressive aux souffrances qu’elle occasionne ». Nous devons faire attention à tous les êtres vivants. Nous n’avons pas le droit de les considérer les animaux comme des êtres inférieurs. Il n’en est rien car ils ressentent aussi des émotions et de la souffrance. Ne soyons pas aveugles et prenons en conscience. 

Comme le dit justement Benjamin FRANKLIN, « l’un des avantages d’être une créature raisonnable est de trouver une justification à tout ce que l’on a envie de faire » alors ayons envie de changer notre regard sur eux ! 

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